Volltext: Numéro spécial (1er Octobre 1919)

A la Manière de la “ 'Vie Parisienne 
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UNE PAGE D'ALBUM DE FAB1ANO : LA GRANDE GUETTE " (1914-1918) 
Lettre de la Cousine 
A la manière des “ Annales ” 
Puisqu’on a déboulonné l’admirable plâtre consacré 
par Sicardau cher Poilu de la Grande Guerre, pourquoi 
ne remplacerait-on pas ce chef-d’œuvre par une statue 
élevée à la gloire de la Femme Française ? 
J’ai reçu tant de lettres à propos de mon dernier article 
. sur ce sujet que j’y reviens une fois de plus. Les désirs 
si affectueusement exprimés de toutes parts m’encou 
ragent à me répéter. Je n’hésite jamais à le faire, quand 
il s’agit de taper sur le même clou. Les lettres que je vous 
écris depuis bientôt vingt ans, mes chères cousines, com 
portent peut-être au plus une douzaine de thèmes, tant 
mon désir est grand de vous faire comprendre, par des 
enseignements réitérés, le rôle d’une épouse accomplie. 
Donc, parlons de la Femme Française pendant la 
guerre, et, si vous le voulez bien, commençons par le 
commencement. 
Le 3 août 1914, les femmes auraient pu protester contre 
l'idée du massacre. Il n’en fut rien. Elles chantèrent, 
comme dans l’opérette : « révenez vainqueurs vous aurez 
nos cœurs! «Seules, quelques-unes essuyèrent furtive 
ment des larmes. Mais que voulez-vous? On n’est pas 
parfaites... Errare feminam est... 
Puis elles s’engagèrent comme infirmières. Quel 
dévouement, alors ! Quelle abnégation! quelle activité! 
Chaque frais minois s’encadrait de voiles aseptiques; 
chaque œil scrutait avidement les chers blessés, enfan 
tins et virils à la fois ; chaque main aux ongles polis s’al 
longeait vers les frais convalescents. On m’a cité des 
traits charmants. Je sais un hôpital où des dames du 
monde avaient accumulé compresses et confitures. Elles 
réclamaient en vain un blessé. On leur envoya un malade. 
Elles refusèrent avec dégoût ce souffreteux sans honneur. 
Enfin elles reçurent un nègre. Alors elles l’épuisèrent 
par tant de sollicitude, le bourrèrent de tant de sucreries, 
que le nègre, au bout d’un mois, périt d’indigestion. — 
Peut-on rien imaginer de plus touchant que ce trop-plein 
de zèle, cette bonté si libéralement dépensée? 
Je ne parlerai pas des marraines. Ce ne serait pas cha 
ritable. Cette institution, charmante au début, causa des 
déboires. Il est difficile de faire le bonheur des hommes 
par correspondance. 
Mais en revanche combien la Femme de France 
montra magnifiquement sa valeur morale, dès qu’elle 
s’employa elle-même au réconfort physique des soldats ! 
Avec quelle chaleur d’esprit, quelle largeur d’accueil, ces 
collaboratrices de la victoire prirent pour objectif la vie 
du mobilisé, afin de l’embellir, de l’emplir de joie, de 
l’épanouir! Ah! chères sœurs de France, mon œil se 
mouille à son tour, quand je songe au magnifique essor 
que prit chez nous la vertu féminine durant la guerre !
	        
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