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puisse s’égaler à l’état de clairvoyance des
heures de production.
Alors, si votre surréalisme prétend nous faire
écrire comme le médium automatiquement, à
la vitesse d’un crayon sur la piste des motocy
clettes sans le jeu profond de toutes nos facul
tés mises sous pression, nous n’accepterons
jamais vos formules.
Je considère que votre poésie est inférieure
par sa source et par ses moyens. Vous abaissez
la poésie à la banalité d’un truc de spiritisme.
La poésie doit être créée par le poète, avec
toute la force de ses sens plus éveillés que jamais
et le poète tient son rôle actif et non passif dans
le rassemblement et l’engrenage de son poème.
Suivant vos théories nous tomberons dans
l’art des improvisateurs. Tous les improvisa
teurs font selon vos principes. Iis ne- sont pas
les maîtres, mais les esclaves de leur imagerie
mentale. Ils se laissent aller à une dictée interne
et le résultat est un chapelet de feux follets
qui ne touche que notre sensibilité de peau, les
plus externes de nos sens.
Non vraiment, c’est trop facile, c’est trop
banal.
La poésie est quelque chose de bien plus grave,
de bien plus formidable et elle jaillit de notre
superconscience.
Tel que je l’ai dit dans mes conférences de