14
Buenos-Ayres, de Madrid, de Berlin, de Stock
holm et celle de Paris, au théâtre du square
Rapp, en janvier 1922 «Le poème créationniste
naîtra seulement d’un état de superconscience
ou de délire poétique ».
Ici je définirai ce que j’entends par super
conscience. La superconscience est le moment
où nos facultés intellectuelles acquièrent une
intensité vibratoire supérieure, une longueur
d’onde, une qualité d’onde, infiniment plus
puissantes qu’à l’ordinaire. Cet état dans le
poète peut être produit, peut être déclanché
par un phénomène insignifiant et parfois ina
perçu clu poète même.
Dans l’état de superconscience l’imagination
et la raison dépassent l’atmosphère habituelle,
elles sont comme électrisées, notre appareil
cérébral est à haute pression.
Le pouvoir de se mettre dans cet état est
propre seulement aux poètes, car il n’y a rien
de plus faux que le dicton qui dit « du poète
et du fou nous avons un peu tous ».
Le rêve poétique naît généralement d’un état
de faiblesse cérébrale (1), la superconscience,
(1) André Breton dans son manifeste écrit ceci :
« Knut Hamsun place sous la dépendance de la faim
cette sorte de révélation à laquelle j’étais en proie ».
(Le fait est que je ne mangeais pas tous les jours à
cette époque.) Tous les aliénistes sont d’accord à les
placer dans les époques de fatigue.