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comme on en use dans son pays de Myrebalais,
lâchant la bouline avec les boulets de bronze
dont les marmitons pâtissaient contestable
ment ses légumes piqués du loirre à toutes les
sonnettes d’épervier faites en point de Hongrie
que son beau-frère portait mémorablement en un
panier limitrophe brodé de gueules à trois
chevrons échinés de canabasserie, au chenil
angulaire d’où on tire au perroquet vermiforme
avec le plumeau. »
Dans les citations que vous venez de lire,
c’est l’inhabituel, l’élément surprise qui nous
émeut et nous disloque.
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* *
Il n’y a pas de poème que lorsqu’il y a l’inha
bituel. Du moment qu’un poème devient une
chose habituelle, il n’émotionne, n’émerveille,
et ne désaxonne plus, et pourtant, il cesse
d’être poème car désaxonner, émerveiller, émo
tionner nos racines, est le propre de la poésie.
La vie d’un poème dépend de la durée de sa
charge électrique. Je me demande s’il y en a qui
seront éternels.
Il est évident que tout ce dont nous avons
l’habitude ne nous émotionne pas. Un poème