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En résumé, je trouve que les jeunes poètes
avec leur petit secret pour faire des poèmes
ont l’air de camelots de foire. Ils sont à la
porte de leur baraque criant aux passants :
« Entrez, mesdames, messieurs, voici la poésie
dévoilée. Venez y voir. Ici tout le monde est
poète. En rentrant à la maison vous écrirez
des vers. »
Moi personnellement, je n’admets pas le
surréalisme parce que je trouve qu’il abaisse
la poésie en voulant la mettre à la portée de
tout le monde, comme un simple jeu de famille
après le dîner.
Vous avez trouvé chez certains poètes des
obscurités, des mystères qui vous échappent,
vous vous êtes trouvé en face d’un problème
et vous avez cru le résoudre en supposant que
ces choses mystérieuses étaient dues à une
dictée automatique.
M. François de Curel, lui aussi, prétend qu’il
écrit sans avoir une surveillance directe sur
ses pièces et il se dit indifférent à ses productions,
soutenant, surréaliste avant la lettre, que c’est