MATHIAS LUBECK
Clio
ou la peur des responsabilités
Le coiffeur de la reine et le giton du roi
Se revirent le soir, ô nymphes bocagères,
Dans l’ombre artificielle du jardin d’hiver
Ils fumaient. Le corps solaire était déjà froid.
Malgré l’obscurité suave des lampadères
On crut voir la dauphine en robe de bergère
Qui se donnait, mais sans lumière,
Aux regards et au rut des trois palefreniers.
L’historien de cette famille royale,
Malgré qu’il en eut, ne put certes le nier
îl se pendit, touchant mémorial,
Dans la maison du jardinier.
Holàî ma fille, quelle audace,
Et moi qui voulais vous unir au roi des Daces.
Di eux, se pût-il que je m’imaginasse
line semblable indignité ;
En vérité, mon père, en vérité,
Eussiez-vous préféré que je fisse l’amour
Avec vos grenadiers ou avec vos pandours?
O ciel, ils sont pourris de vices
Et de honteuses maladies.
— Eh ! ma fille, ils sont au service
De la patrie.
— Mais les palefreniers, troupe pour vous abjecte,
Sont plus dignes que vos troupiers.