RAYMOND R A RIGrO
Les fiancés de treize ans
Avec la pointe du canif
(11 ouvre non moins aisément
La coquille chère aux amants
Qu’un nom s’imprime en l’arbrisseau
Ou r amour dans les coeurs naïfs)
Avec la pointe du canif
Aiderons-nous Vénus à naître?
L’oursin du désir se hérisse.
A quoi servira ce trousseau,
De Vénus naïve nourrice ?
Débordante, écume, de lait
Par toi comme plages ourlé :
Nulle robe ne peut soumettre
Celle qui, puérile nue,
Dans un coquillage vécut
En attendant le jour de naître.
Rendez-vous au prochain été.
Patience! la mer nous attend...
Au bout de cette année scolaire
Les replis de sa vaste ombrelle
Sauront nos amours abriter
De la maternelle colère.
Mais toi tu nous comprends, Vénus,
Chère folle, toi qui déjeunes
De soleil, et de lune dîne.
Mis à l’école des ondines
On nous apprend à rester jeunes,
A nous qui voudrions vieillir!