L’ŒUF DUR
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de Paule, la sienne, n’est-ce point parce qu’il connaissait la
puissance de ses mains, mais simplement parce qu’il se trompa.
La voiture s’arrêtait devant la maison de Pyrame.
Paule pour ne pas sembler avoir peur ne s’étonna pas.
— Vous voulez me montrer un livre, je suppose. Il est tard,
mais je prends le temps.
Ils montèrent.
Un oubli d.e lumière les évida dans du silence.
Seules les mains de Pyrame mouvaient l’ombre et la vie.
Elles avaient de la souplesse.
Des penseuses, même.
— Plus, de la sensualité.
Paule toute, mais toute troublée alla vers les mains qui
s’ignoraient en elle.
— Vous me poserez l’adolescent peu pourvu de poils, supplia-
t-elle comme pour se protéger.
Pyrame ne comprenait pas.
— Je n’aime pas les athlètes, ils sont trop laids... Tandis
que vous je vous aimerai.
De son corps, elle obligea Pyrame à savoir que ce n’était
pas de l’art, mais un aveu.
Plus tard, Pyrame posa pour les Oiseaux du Lac Stymphale
dans travail ; mais personne n’a vu le tableau.
Pas même moi.