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L’ŒUF DUR
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PIERRE REVERDY
Naufrage
La nuit dans le métal
Et la peau de la mare
qui frissonne au signal
du ciel
plié au coin
ou du vent
qui s’égare
Tout au rond de l’écueil
et des racines sombres
les pierres et les mains
qui se serrent dans l’ombre
Là le recueil de pluie
et des trous à leur nombre
On reconnaît ce front
au timbre matinal
A la lueur des arbres
Et tous les bruits du soir
qui s’étouffent au marbre
du parapet d’air noir
Au sommier de la vague
Au creux du bras plié
Une pensée qui sonne
Un cri trop répété
Entre l’abîme ouvert
Au cercle relevé