Volltext: Ça ira (2 = 1920, mai)

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ÇA IRA ! 
maître, qui fut l'oseur de l’aube et qui 
brûla tant d’horribles pagodes avec la 
faim du rat qui ronge les in-folios 
antiques, est grand. Pénétrez vous en. 
N'hésitez pas. Marchez, sans détourner 
les yeux du but : liberté. Menez outran- 
cièrement la guerre contre l’Entrave. 
Montez : votre ascension difficile sera 
celle de Jacob ; elle sera illuminée et 
douce, si vos nerfs ont l’enthousiasme 
de la vision. 
Disent les commentateurs : votre art 
est imparfait et malade. Vos peintres 
n’achèvent pas leurs toiles, se plaisent à 
la mystification ou se confinent dans un 
symbolisme stupide.Vos sculpteurs sont 
des iconoclastes. Vos plumitifs sont des 
sans-scrupule, des fous dangereux, des 
anarchistes de la langue. 
Nous ne répondons pas. On oppose 
le silence aux niaiseries. 
Notre art est une exactitude photo 
graphique. 
Nous sommes les civilisés. 
Anatole France (et ce sarcarme plis 
sant des lèvres désabusées et fines 
comme un poignard) provoqua des 
stocks de sarcasme qui encombrent nos 
entrepôts littéraires. Faut-il renier ? Le 
sarcasme est un doute : nous n’en vou 
lons plus. Nous nions ; nous ne rions 
pas. Notre courage est le diamant per 
forant les masses ignobles de charbon. 
Anatole France est jin maître. Les petits 
Anatole France, au milieu de qui nous 
sommes des rocs de fierté, sont des 
cuistres. N’imitez pas : l’imitation est un 
cachet d’insuffisance. Que se taisent les 
incapables et plantent des choux ! 
“ Mon verre n’esf pas grand, mais je bois dans mon verre. „ 
Le bolchévisme n’est pas russe : il le 
fut, dit-on. Aujourd'hui, le bolchévisme 
est l’extravagance d’habillement, la 
lecture de Rolland, de Barbusse et 
ejusdem, la désapprobation de la poli 
tique gouvernementale, le goût du 
cubisme, la haine de la guerre. 
De grâce, soyons sérieux ! 
Willy KONINCKX. 
Hiver 
Tes yeux sont comme deux feuilles mortes envolées 
qu’encercle encore la cendre humide de l’allée. 
Ton nez est à peu près comme un papillon frêle 
qui a toujours un peu de neige sur les ailes. 
Tes lèvres sont comme le coquelicot figé 
au sortir des serres chaudes du bal masqué. 
Et tu es svelte, ô parisienne comme le jet d’eau 
qui fuse avec le bruit des perles à fleur de peau. 
Mars 20. 
Paul NEUHUYS.
	        
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