Volltext: Ça ira (6 = 1920, septembre)

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ÇA IRA ! 
Mais un jour un amateur d'aube 
vit, sous la pluie et sous la suie 
crâne écrasé, genoux raidis, 
ceux qui cherchaient le paradis. 
Le chaume avait croulé sous l’eau sans fin des mers. 
L’ange n’avait plus d’ailes et la vierge était nue! 
Maintenant, la chapelle est un pignon mouvant, 
sous la bave des pluies et le spasme des vents, 
mais l’homme attend toujours le paradis vivant! 
Là-bas, plus loin que les fanaux, — 
silence mauve et vert couvrant le trou des mines; 
plus loin que les signaux, — 
bigarrement bougeant réglant le pouls des gares; 
pins haut que la clarté rouge des hauts-fourneaux 
qui sont comme le sang désespéré du soir; 
plus loin, plus haut 
que cette suie et cette pluie, étouffant tout, 
oû les pauvres tisons qui ont su lever les Hommes, 
sont des falots flasques et flous; — 
a volé par le ciel comme un long éclair pâle. 
Clarté! Clarté! 
Un espoir a battu les fronts ressuscités ! 
Peut être qu’un mur d’opale, 
là-bas, 
flotte, ruisselle et bat 
dans le creuset immarcessible des montagnes... 
Clarté! Clarté! 
Les âmes ont jailli vers toi, comme des palmes! 
Un moment les yeux sont clos. 
Un spasme 
a sécoué les cœurs falots. 
Et comme un appel ivre a noyé les sanglots. 
Clarté! Clarté! 
Ton éclair fauve, à l’infinie, répercuté 
a fait tressaillir jusqu'aux paumes, 
les hommes... 
Oh! Les hommes, bêtes de somme, 
dans la pluie et la suie, avec leurs cœurs dardes!
	        
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