Hollande
Hollande....
Immenses plans carrés qu’enserre l’infini,
et que coupe l’horizon
comme une lame de couteau.
Nuages et terre,
Arbres et canaux,
Une vaste fièvre ardente consume les couleurs
et prête à là nature un teint émacié,
de maladie incurable,
qu’atteste l’âcre relent
des canaux pestilentiels.
Le train roule,
destructeur terrible
des lignes,
buveur ardent d’entités spaciales
entassant des images
d’un brutal désordre
arrachées au hasard de la courbe infinie
de son tourbillon cadencé.
Les poteaux télégraphiques barres sévères
traversent l’espace
d’une portée musicale légendaire
où dansent les notes amères des corbeaux.
Comme les torses renversés
qui se soulevaient de terre,
les toits émergent
tragiquement
dans le lointain,
forçats traqués
que poursuit la meute mouvante des arbres
déployé dans la plaine
dans un large croissant noir.
Partout les barreaux clairs
des irrigations systématiques.