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Id. - Les Héraclides. Poème dramatique en trois actes.
Confer Molière : “Les précieuses ridicules».
Léon Marie Thylienne : Baisers d'après midi (Bruxelles,
J. Deheneffe).
L. M. Thylienne est un amoureux recommandable, grandiloquent
et pas vite essoufflé. Il répété, à bon escient, les syllabes magiques
qui enivrent... Un peu de parfum, des fleurs, des cigarettes, “le scel
arrondi de tes seins dans le monceau clair et frêle des coussins.,...
Mais pourquoi manquer totalement de noblesse et devenir fade ?
Léon T. Bancal : Vers Vamour {Prades, Association des jeunes
littérateurs).
Il y a des pages gentilles et tous les vers ne sont pas sans charme.
L. T. Bancal est capable d’un meilleur travail.
Maurice Betz : Scaferlati pour troupes (Paris, A. Messein).
Encore un livre de guerre. Mais on lit ces pages sans fatigue et
c’est avec joie qu’on retrouve, dans l’émotion dont ces poèmes sont
gonflés, des images remarquables, des vérités vraies, des douleurs
certaines. D’ailleurs, la parole est simple ; elle a la beauté de tous les
mots indispensables ; elle exprime l’expérience prématurée d’une
jeunesse sans autre but que la mort.
Raymond Bouchard : L’âme alsacienne. Pièce en vers en
deux actes (Paris, Attinger). — Reçu en bon état.
Pierre Bourgeois : La foi du doute. Introd. par Pierre Brood-
coorens (Bruxelles, “l’Equerre,,).
Un livre important parmi les derniers. Pierre Bourgeois est une
jeune personnalité. Certes, sa technique n'est pas exempte de graves
faiblesses, notamment un maniérisme regrettable dans l’aggloméra
tion de mots synonymes et la hachure inutile des vers. Mais cette
langue vigoureuse, cette richesse enthousiaste du vocabulaire sont
des moyens — gageons que ce ne sont que des moyens, de dire toute
la vie avec vérité, avec profondeur et constructivité. Comme Georges
Eekhoud a dit, il y a de la géométrie dans l’art de Bourgeois qui
appartient aux sincères d’entre nous et donne à son lyrisme une
valeur de subjective et immédiate réalité. “La foi du doute,,, c’est
notre générale mentalité ; c’est le doute navrant qui nous abat, dans
toute sa déprimante répétition, c’est notre manque d’ardeur, c’est le
mal de notre siècle désabusé malgré qu’il ne faut pas désespérer de
l’homme et de sa bonté. Bourgeois a réalisé un grand effort ; il s’est