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L’AGE DE L’HUMANITÉ
(Ouverture)
1
Parti en guerre
Au cœur de l’été,
Vainqueur au déclin de l’automne
Titubant d’avoir culbuté des tonnes
Et des tonnes
D’explosifs sur le vieil univers patiemment saboté,
Tu vas avoir quarante ans,
Tu as fait la guerre,
Tu n’es plus l’homme de naguère
Et tu ne seras jamais l’homme que fut à cet âge ton père.
Tu as avec ton couteau de tranchée,
Une nuit molle d’ombres
Quand le ciel n’était que le vomissement fuligineux de la
terre
Se consumant,
Trébuchant à genoux parmi les betteraves hachées,
Langues pourries,
Les dépouilles et les décombres,
Les mois de la journée et les reliefs du dernier festin avant
la tuerie,