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du-Diable ; Gœlhe, le Suicidé-pour-Pleurer, Sainte-Beuve, le 
Suicidé-pour-Rire ; Lamartine, la Cigogne-Larmoyante ; Ler- 
monloff, le Tigre-qui-Rugit ; Victor-Hugo, le Funèbre-Echalas- 
Vert ; Mickiewicz, V Imilaleur-de-Salan ; Musset, le Gandin- 
sans-Chemise-Inlellectuelle ; et Byron, l’Hippopoiame-des-Jun- 
gles-Infernales. 
Le doute a existé de tout temps en minorité. Dans ce siècle, il 
est en majorité. Nous respirons la violation du devoir par les 
pores. Cela ne s’est vu qu’une fois ; cela ne se reverra plus. 
Les notions de la simple raison sont tellement obscurcies 
à l’heure qu’il est, que, la première chose que font les professeurs 
de quatrième, quand ils apprennent à faire des vers latins à 
leurs élèves, jeunes poètes dont la lèvre est humectée du lait 
maternel, c’est de leur dévoiler par la pratique le nom d'Alfred 
de Musset. Je vous demande un peu, beaucoup ! Les professeurs 
de troisième, donc, donnent, dans leurs classes, à traduire, en 
vers grecs, deux sanglants épisodes. Le premier, c’est la repous 
sante comparaison du pélican. Le deuxième, sera l’épouvan 
table catastrophe arrivée à un laboureur. A quoi bon regarder 
le mal ? N’est-il pas en minorité ? Pourquoi pencher la tête 
d’un lycéen sur des questions qui, faute de n’avoir pas été com 
prises, ont fait perdre la leur à des hommes tels que Pascal et 
Byron ? 
Un élève m’a raconté que son professeur de seconde avait 
donné à sa classe, jour par jour, ces deux charognes à traduire 
en vers hébreux. Ces plaies de la nature animale et humaine le 
rendirent malade pendant un mois, qu’il passa à l’infirmerie. 
Comme nous nous connaissions, il me fit demander par sa 
mère. U me raconta, quoique avec naïveté, que ses nuits étaient 
troublées par des rêves de persistance. U croyait voir une armée 
de pélicans qui s'abattaient sur sa poitrine, et la lui déchiraient. 
Ils s’envolaient ensuite vers une chaumière en flammes. Ils 
mangeaient la femme du laboureur et ses enfants. Le corps 
noirci de brûlures, le laboureur sortait de la maison, engageait 
avec les pélicans un combat atroce. Le tout se précipitait dans 
la chaumière, qui retombait en éboulemenls. De la masse sou 
levée des décombres — cela ne ratait jamais — il voyait sortir son 
professeur de seconde, tenant d'une main son cœur, de l’autre 
une feuille de papier où l’on déchiffrait en traits de soufre, la 
comparaison du pélican et celle du laboureur, telles que Musset
	        
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