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ne primeront, plus. Primera la froideur de la maxime ! Du
temps de Quinault, l'on aurait été capable de comprendre
ce que je viens de dire. Grâce à quelques lueurs, éparses,
depuis quelques années, dans les revues, les in-folios, j'en
suis capable moi-même. Le genre que j'entreprends est aussi
différent du genre des moralistes, qui ne font que constater
le mal, sans indiquer le remède, que ce dernier ne l'est pas
des mélodrames, des oraisons funèbres, de l'ode, de la
science religieuse. Il n'y a pas le sentiment des luttes.
Elohim est fait à l'image de l'homme.
Plusieurs choses certaines sont contredites. Plusieurs
choses fausses sont inc outre dite s. La contradiction est la
marque de la fausseté. L'incontradiction est la marque de
la certitude.
Une philosophie pour les sciences existe. Il n'en
existe pas pour la poésie. Je ne connais pas de mora
liste qui soit poète de premier ordre. C'est étrange, dira
quelqu'un.
C'est une chose terrible de sentir s'écouler ce qu'on
possède. L'on ne s'y attache même qu'avec l'idée de cher
cher s'il n'y a point quelque chose de permanent.
L'homme est un sujet vide d'erreurs. Tout lui montre
la vérité. Rien ne l'abuse. Les deux principes de la vérité,
raison, sens, outre qu'ils ne manquent pas de sincérité,
s'éclaircissent l'un l'autre. Les sens éclaircissent la raison
par des apparences vraies. Ce même service qu'ils lui font,
ils la reçoivent d'elle. Chacun prend sa revanche. Les phé
nomènes de l'âme pari fient, les sens, leur font, des impres
sions que je ne garantis pas fâcheuses. Ils ne mentent pas.
Ils ne trompent pas à l'envi.
La poésie doit être faite pour tous. Non pas un. Pauvre
Hugo ! Pauvre Racine ! Pauvre Coppée ! Pauvre Corneille !
Pauvre Boileau ! Pauvre Scarrnn ! Tirs, tics, et tics.
T.es sciences ont deux extrémités qui se louchent. T.a,
première est l'ignorance où se trouvent les hommes en
naissant. La deuxième est celle qu'atteignent les grandes
âmes. Elles ont parcouru ce que les hommes peuvent sa
voir, trouvent qu'ils savent tout, se rencontrent dans cette
même ignorance d'où ils étaient partis. C'est une ignorance
savante, qui se connaît. Ceux d,'entre eux qui, étant sortis
de la, première ignorance, n'ont pu arriver à l'autre, ont
quelque teinture de cette science suffisante, font les entendus.
Ceux-là ne troublent pas le monde,ne jugent pas plus mal de