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A MONSIEUR T. FRAENKEL
X. 29. 4. 17.
Cher Ami,
J’ai été content] de recevoir de vos nonveilles — Et
puis, tout de même — de vous savoir à l’abri — Je m’en
nuie beaucoup derrière mon monocle de verre, m’ha
bille de kh,aki et bat les allemands — La machine à
décerveler marche à grand bruit, et j’ai non loin, une
étable à TÀNKiS — un animal bien ubique, mais sans
joie.
J’ai écrit à Reverdy pour NORD-SUD — peut-être
n’est-ce pas une mystification — J’adorerai à ce que
vous m’envoyasisiez des coupures montrant des dessins,
et ces sortes de procédés linéaires * — J’ose espérer que
vous aurez pitié du qui est isolé dans une nation étran
gère à guerroyer = et puis ce général Pau qui n’est
pas mort encore — tout de même ! tout de même !...
En attendant une lettre je vous salue en divers dé
miurges.
J. T. H.
* DESSINS. En marge : ma sœur la putain familière.
— ma sœur la vache de village. — mon frère le souteneur
des grandes villes. — mon frère Zozime le Panopolitain. Au
bas de la première page Le moral des troupes est figuré par
un animal qui marche à bonne allure, la queue en bataille,
une pipe allumée à l’anus. Derrière lui l'amoncellement des
pipes cassées.
4. 6. 17.
A MONSIEUR A. R.
Cher Ami,
J’eispère, dans un passage prochain — (vers le 15 ou
20) à Paris, vous y voir — J’ai écrit dans ce sens au
peuple polonais. Au cas où la poste fallacieuse voudrait
perdre une lettre — voudrez-vous me répondre si Paris
vous contiendra un peu vers ce moment là ?