SOMMEIL DE PLOMB
A Philippe Soupault.
Le dormeur éveillé regarde la vie avec des yeux de
petit enfant
Dormeur quel nuage obscurcit l’azur de ton front
L’homme secoue une tête plus pesante que Vorage
Il voudrait jouer aux quatre coins, mais il ne peut
Il est tout seul
La balle du soleil en vain s’offre à lui
En vain les cerceaux des ponts
En vain
Henri IV l’invite à chat perche
Le monde coule à ses pieds et lespassants ont toujours
le même visage
Les plus pressés paraissent plus jeunes et les plus
vieux paressent
A ta voir on ne croirait pas la ville en carton ni le
soir
Faux comme les prunelles des femmes et des amis
les meilleurs
Quel danger je cours Immobile contre le parapet de
l’univers