Full text: Littérature (9)

PALETS 
Jean Paulhan le Souterrain• 
Chaque inventeur a ses inventions et ses découvertes. Et il 
est pénible de comprendre pour les autres. 
Soleil de plomb, visage noir, bouche d’ombre. De la lumière 
dans les veines, mais les yeux dans une nuit splendide et, 
ans erreur, parfaite. Seulement l’odeur des flammes et des 
fumées, seulement le sang et le vent, cette âme avalée, 
exhalée. 
Des fruits viennent, sans doute, derrière cette terre mas 
quée, des fruits à toutes les branches. 
Le dernier élan, pour assister au partage, par son ami, d’un 
art visible : la poussière en surprise à l’herbe, les chocs des 
jleurs aux c/iocs des collines et le bon sens au vent élastique, 
tout nu dans le vide. 
P. E. 
Quelques poètes sont sortis. 
A Philippe Soupault. 
Comme autrefois, d’une carrière abandonnée, comme un 
homme triste, le brouillard, sensible et têtu comme un homme 
fort et triste, tombe dans la rue, épargne les maisons et 
nargue les rencontres. 
Dix, cent, mille crient pour un ou plusieurs chanteurs 
silencieux. Chant de l’arbre et de l’oiseau, la jolie fable, le 
soutien. 
Une émotion naît, légère comme le poil. Le brouillard donne 
sa place au soleil, et qui l’admire ? dépouillé comme un arbre 
de toutes ses feuilles, de toute son ombre? ô souvenir! Ceux 
qui criaient.
	        
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