Full text: Littérature (2 (1920), 11)

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P- Qn’est-ce que la foi ? 
A. La certitude de choses ignorées et merveilleuses. 
P. Qu’est-ce qui est merveilleux ? 
A. J’ai vu dernièrement un homme debout, un 
mort marchant, et qui n’a jamais été. 
P. Gomment cela a t-il pu être? explique-le-moi. 
A. C’était une image dans l’eau. 
P. Pourquoi n’ai-je pas compris cela moi-même, 
ayant vu tant de fois une chose semblable ? 
A. Comme tu es jeune homme de bon caractère et 
doué d’esprit naturel, je te proposerai plusieurs 
autres choses extraordinaires; essaie si tu peux 
de les découvrir toi-même. 
P. Je le ferai; mais si je me trompe, redresse-moi. 
A. Je le ferai comme tu le clésires. Quelqu’un qui 
m’est inconnu a conversé avec moi sans langue 
et sans voix ; il n’était pas auparavant, et ne 
sera point après, et je ne l’ai ni entendu, ni 
connu. 
P. Un rêve peut-être t’agitait, maître ? 
A. Précisément, mon fils. Ecoute encore ceci : j’ai 
vu les morts engendrer le vivant, et les morts 
ont été consumés par le souffle du vivant. 
P. Le feu est né du frottement des branches, et il 
a consumé les branches. 
A. Il est vrai. 
ALCUIN. 
ŒUVRES, Pages 352 à 354 (Trad. Guizot.)
	        
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