dresse ingenue, innocence subtile <— et cette independance Fon-
ciere en marge de leur temps dont ils restent cependant les‘
pls vifs ei "malicieux tEmoins — quelles affinites dw ccur ;
et de Pesprit ne rapprochent encore ces deux genies singuliers,
chez qui la sensibilite frangaise impregnee d’ironie s’Epanouit
däns toute sa fraicheur et comme dans sonetat de ‚gräce, On
ne sera donc point surpris si le fabuliste fut Pauteur
favori de Bonnard, qui crayonna pour, li seul son exem-
plaire de chevet.“
La modestie de Bonnard, sa simplicit& spontanee, cette sagesse =
orientale... de quoi former une‘legende digne des temps defunts.”
Ces vertus anachroniques ne sont point indifferentes, qui pre-
serverent une jeunesse! intacte‘ et la: purete d’un regard sans ;
defaut. Encore, prevenait-il Iui-möme, Guelques’ mois avant sa
mort,/«ce, m’est pas tout d’etre un artiste, il Jaut Etre un peintre,
ce‘ que je pense de moi avec des doutes». Humilite souveraine
dontene s’honorent que les grands, au moment me&me qwils
tauchent au. sommet de leur art et qwils entrevoient la «terre
Promise», quel contraste avec Passurance doctrinale de Matisse
ou Porgueil demoniaquesde Picasso., Ceux-ci, pour ‚conquerir
un siecle abrupt, portaient sans doute des dons plus fulgurants,
mais a trop prowver leur maitrise, n’auraient-ils point perdu
Pingenuite du cceur? Et que dire des suwiveurs qui les trahissent,
ou des jeunes deja vieillis par la fausse ‚naivet&? “Bonnard
octogEnaire et towjours inexpert parcedüe toujours”emerveille,
tremblait &, chaque..toile Houvelle, communiquant son trouble _
et son hesitation, gardant jusqu’au bout cette gaucherie sublime,
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plus härdie.et plus ensorcelante que toute virtuosı... “
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