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celle des Chefs d’œuvre récupérés en Allemagne de l’Orangerie,
celle des Chefs d’œuvre des Ecoles Etrangères du Musée du
Louvre déployaient comme une immense traîne, au long du
fleuve, et le Petit Palais ouvrait à son tour ses portes sur
l’Exposition des Chefs d’œuvre de la Peinture française qu’il
abrite encore aujourd’hui.
Ce n’est pas, en effet, avec ses propres collections que le
Petit Palais a fait sa réouverture. Des réparations entreprises
au Musée du Louvre interdisaient pour de longs mois l’ouver-
ture des salles réservées à l’Ecole Française. Il importait pour-
tant que le plus vénérables chefs-d’œuvre de notre école
nationale fussent offerts sans retard aux regards d’un public
privé depuis sept ans de leur présence. C’était comme une
question de préséance et les Collections de la Ville de Paris
ont laissé passer devant elles celles de la Nation. Le Petit
Palais s’est effacé devant le Louvre en accueillant le Louvre
dans ses murs.
Mais ces Collections de la Ville de Paris étaient pourtant
d’une qualité assez haute pour qu’un grand nombre de, leurs
plus belles pièces puisse figurer à côté des plus hauts chefs
d’œuvre de notre musée national. Corot, Courbet et Daumier,
par exemple, étaient représentés au Petit Palais par des toiles
aussi belles que les plus belles toiles du Louvre. Les collections
de la Ville de Paris et celles de l’Etat se sont donc unies pour
composer un ensemble éblouissant sous le signe de la grandeur
et du charme de la France.
Mais un grand nombre d’œuvres appartenant au Petit
Palais n’avait pu trouver place dans cette exposition qui,
si elle remontait jusqu’au XIV®° siècle, s’arrêtait à Manet. Tous
les chefs-d’œuvre de l’époque contemporaine, les Cézanne, les
Gauguin, les Lautrec, les Renoir, revenus depuis peu de leurs
refuges provinciaux, avaient dû rester dans les réserves du
Petit Palais. Il en était de même pour toutes les œuvres de
la Collection Dutuit et de la Collection T'uck, tableaux anciens