Full text: Jeunes peintres Français et leurs maîtres

j ; 4 
HOMMAGE A EDOUARD VUILLARD 
.. 
Ÿ 
pa. 
Ë 
mr Le “3 
ps 
«na ; 
; - pris eu pe Eu % n 
#5 + PE 
; Fee, & La 
D aie . ar 5 . 
a , 65 #* ” 
Edouard Vuillard. Les Roses. 
Epouarp VUILLARD, qui est mort en 1940, était né à Cuiseaux (Saône-et-Loire), le 
11 novembre 1868. Il était le fils d’un percepteur. C’est K.-X. Roussel, son condisciple 
à Condorcet, qui le poussa à faire de la peinture. D’abord élève à l’Académie Julian, où il 
reçoit des leçons de Bouguereau et de Robert Fleury, où il rencontre Bonnard, Ibels, René 
Piot, Maurice Denis, Edouard Vuillard entre à l’Ecole des Beaux-Arts dans l’atelier de 
Gérôme. Il fait partie du groupe des Nabis dont l’esthétique symboliste est pourtant sans 
rapport avec ses préoccupations. Lors de ses débuts, il se rattache à Toulouse-Lautree et. 
à travers ce dernier, aux Japonais. Il peint d’abord à la détrempe de grandes surfaces 
telles que la Place Vintimille. dont l'agrément décoratif faisait prévoir le décorateur de 
la Comédie des Champs Elysées. 
Si Bonnard a peint la féerie de la vie. Vuillard en a décrit le confort. Comme les peintres 
de la Hollande l’ont fait pour leur pays et pour leur époque, Vuillard montre ces intérieurs 
bourgeois où les meubles sont inséparables des humains. Il a réussi cette gageure de faire 
de beaux tableaux avec l’affreux décor de l’époque 1880-1890, avec son arsenal de copies de 
stvle du faubourg, ses rocking-chairs en bois courbé, ses lampes enjuponnées, ses rideaux 
de peluche, ses pare-élincelles et ses plantes vertes, comme il s’est accommodé, dans ses 
paysages, des architectures insolentes du quartier Monceau et des Boulevards. Ce qui 
prouve bien, comme le proclamaient les Nabis, que la noblesse du décor importe peu ni 
l’attitude des personnages, mais seulement le don du peintre disposant. dans ce rectangle 
qu’est le tableau, des formes et des couleurs. Quant aux modèles de Vuillard, on sait qu’il 
s’agit de vieilles dames penchées sur des travaux d'aiguilles ou buvant une tasse de lait. 
de vieux messieurs, de nounous parées de longs rubans, d’enfants frisés qu’on a trop bien 
habillés. Il a peint les rares portraits de notre époque, oi la ressemblance est la récompense 
d’une synthèse supérieure. Loin de chercher à rendre une impression, c’est à l’accumulation 
de petits détails, de petites vérités qu’il doit son triomphe. Il v a chez lui de la patience 
du tapissier. 
Edouard Vuillard, qui était fort timide, des plus modestes, et qui portait une lavallière 
et un chapeau d’artiste, avait fini par se faire élire à l’Institut. 
11
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.