«LE PLAISIR DE VIVRE»
MAURICE BRIANCHON
MAURICE BRIANCHON est né le 11 janvier 1899, à Fresnay-sur-Sarthe. En 1915, élève
aux Arts décoratifs, il se lie avec Oudot et Legueult avec qui, pendant de nombreuses
années, il partage son atelier. Brianchon, qui a un culte pour Manet, doit beaucoup à
Matisse et à Bonnard. Il est un de ces peintres nés autour de 1900 dont la mission aura
consisté surtout à exploiter les conquêtes de ces deux maîtres et à réconcilier l’humain
avec la couleur. Brianchon retrouve l’espace vivant. Il y inscrit des personnages qui ont
une personnalité. Certes il a conservé le goût du décor de Matisse, mais son art ne se limite
plus à une organisation de la surface. Il aime à grouper des femmes dans un intérieur. De
1928 à 1931, renouvelant les sujets chers à la peinture claire, il a peint de nombreuses
scènes de cirque et de music-hall. La nature, pour lui, n’est plus seulement un décor de
théâtre. Il s’émeut devant l’horizon marin autant que devant l’élégance des plages ou des
champs de courses. Brianchon est un des plus doués de cette équipe de peintres qui, soucieux
seulement de représenter le bonheur de vivre, n’ont pas été touchés par l’inquiétude qui
contraint à des inventaires dramatiques les artistes nés dix ans après eux. Maurice Brianchon
a obtenu le prix Blumenthal en 1924.
RAYMOND LEGUEULT
RAYMOND LEGUEULT est né à Paris, le 10 mai 1898. Elève à l’Ecole des Arts décoratifs
en 1914, il quitte l’école de 1917 à 1919 et, à son retour de la guerre, y retrouve Brianchon.
Legueult a un goût des plus sûrs. Il est la distinction même. Matisse l’a évidemment long-
temps dominé, mais Legueult recherche des modulations dans la couleur qui n’ont rien de
comparable aux franches définitions du maître de La Joie de vivre. Ses tableaux, toujours
très décoratifs, font songer à de beaux tapis. Il est peut-être vain de s’étonner que les formes
ne soient pas mieux serrées, puisque Legueult recherche avant tout des harmonies de
couleurs. Legueult était tout désigné pour brosser des décors de théâtre. Lauréat du prix
de peinture en 1933, Leguelt est, depuis 1925, professeur à l’Ecole des Arts décoratifs
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