Dessins frangais de David a Millet
Le temps qui passe ne fait, je crots, que confirmer de par le monde
P’estime des connaisseurs pour la part qui revient a4 la France dans
Part du XIX: sitcle. De tous cötes s’organisent des expositions qui
s’efforcent de mettre en Iumitre tel ou tel aspect de cette periode si fe-
conde. Zurich, par P’organe de sa Societ& des Beaux-Arts et de son
Musee, a depuis quelques anntes pris dans ce concert de sympathies
une place de chotx.
La France Iui en est profondement reconnaissante. Pour celut qui
&crit ces lignes, ses sowvenirs des expositions Corot et Courbet comptent
parmi les plus agreables d’une vie consacree au service de V’art, II
w’oubliera jamais V’accueil charmant qwil a trouve aupris des organi-
sateurs officiels ou officieux de ces belles manifestations, et d’est avec
Emotion qwil &voque certaines rencontres qui ont donne naissance d de
veritables amities.
De Zurich est venue V’initiative de la presente exposition. [’y vois
la preuve d’un goüt de plus en plus vif pour les qualites qui font la
force permanente de l’art frangais. Le dessin, peut-&tre encore plus
que le tableau dont il est souvent V’annonce ou la preparation plus ou
moins directe, nous touche comme une confession ou une confidence,
Jailli de la source secröte od s’alimente V’inspiration, il porte, plus
encore que le tableau Ini-meme, la marque d’une imagination, d’une
sensibilite et de ce qui, meme chez les plus grands artistes, demeure
dä V’elat de reve.
Pour prendre un exemple en dehors de V’&cole frangaise, chez un des
plus grands createurs d’Emotions qwait connus l’histoire de la peinture,
my a-t-il pas des moments od l’on se demande si des dessins qui nous
montrent le genie dans toute sa puissante et indomptable liberte ne
nous mettent pas plus pres de V’esprit et du caur de Rembrandt que
ses plus celebres chefs-d’euvre de heinture? Mais, ad peine a-t-on for-
TI