Full text: Zeichnungen französischer Meister von David zu Millet

Il y a des exemples qui sautent pour ainsi dire aux yeux. Apres 
avoir longtemps hesite, car il y a eu un moment om j’inclinais dä la 
negative radicale, P’estime aujourd’hui que nous Dosstdons Frois dessins 
des fröres Le Nain, un pour chacun des trois freres. C’est peu. L’apport 
de Chardin en ce genre est presque aussi reduit, et les experts nous 
presentent & son sujet plus d’hypotheses que de certitudes. Les dessins 
de David sont assez nombreux. Quelques-uns sont excellents ; beau- 
coup nous Interessent, on le verra ıci meme, en tant que Fravanx pre- 
haratoires dä de grandes @uvres celebres. Mais rares sont ceux qui 
agissent directement sur nous par leur beautt ou leur charme. La plu- 
hart montrent une sorte de facilite cursive, presque Scolaire, od la main 
semble plus engaste que V’esprit. Comme ils sont loin de la plenitude, 
de l’autorite, de V’äprete meme dont le peintre a su si fortement mar- 
quer son @uvre admirable de portraitiste! On en dira autant, ou pen 
S’en faut, de Courbet, 
One faut-il en conclure, sinon que ces grands artistes n’avaient Das 
besoin du dessin pour se satisfaire ou pour preparer leurs plus beaux 
ouvrages? Nous voyons — et d’est 14 le principal interet du probleme — 
Se partager sur un point crucial deux races d’artistes qui correspondent 
d deux races d’hommes. Les uns recourent peu au dessin, parce qwils 
ont une sorte d’assurance tranquille, fondee ä la fois sur la sage limite 
de leurs ambitions et sur la maitrise d’un möetier solide et invariable, 
parfaitement adequat au but qwils venlent atteindre. Cela ne les 
diminne pas ni ne les emptche (les noms cites en sont garants) de produire 
des @uvres belles, puissantes et originales. Ceux qui dessinent forment 
une tribu inauiete, imaginative, hassionnde, tourmentee d’un ideal dont 
parfois elle desespire de se rapprocher, mais qwelle ne se lassera 
jamais de poursuivre. Quelques-uns des plus grands noms de la pein- 
ture de tous les temps se presentent dä notre esprit pour justifier cette 
döfinition. Au XIX* silcle, et a V’epoque choisie par M. Wartmann, 
Sous les auspices de M. Jöhr, le dessin sous toutes ses formes abonde 
Li
	        
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