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La Ville de LaChaux-de-Fonds proprement dite n’occupe qu’une
très petite partie du territoire communal, la plus grande partie
est couverte de pâturages et de forêts. La Chaux-de-Fonds, située
dans une haute vallée du Jura, à une altitude minimum de 1000
mètres ne doit son développement qu’à l’industrie horlogère, la
seule régulièrement exploitée, et celà depuis près de deux siècles.
Le village en mai 1794 fut entièrement détruit par un incendie,
mais reconstruit de suite après en tenant compte des enseigne
ments du sinistre. Dès ce moment la bourgade porte l’empreinte
qu’elle a gardée jusqu’à ce jour: rues très larges, blocs de mai
sons isolées les unes des autres pour diminuer les risques de feu.
La grande préoccupation des Autorités jusqu’en 1887 fut l’ap
provisionnement en eau potable de la Commune. Jusqu’à ce
moment l’eau de la nappe souterraine de la vallée était utilisée
en majeure partie; quelques maisons situées sur les flancs des
collines avoisinantes devaient se contenter d’eau de citerne.
Le projet de l’Ingénieur Ritter, prévoyant la captation de
sources dans les gorges de l’Areuse, à l’altitude de 628 m., et leur
refoulement à l’altitude de 1116 m., puis de là une conduite de
17,000 m. qui l’amène à proximité de la ville, fut réalisé.
Dès ce moment la ville peut se développer rapidement, mais il
n’a malheureusement pas été tenu compte des nouvelles con
ditions possibles, et le plan d’alignement, tel que prévu, soit
distribution en quadrilataires, massifs étroits, orientés dans le
sens longitudinal de la vallée, a été maintenu. Si ce système a
l’avantage incontestable d’assurer une excellente insolation des
maisons, il a par contre le gros inconvénient d’augmenter d’une
façon considérable le nombre et la surface des rues. De plus la
disposition en quadrilatères se révèle franchement défectueuse
depuis l’augmentation de la circulation des véhicules à moteur.
Les auteurs des plans d’extension primitifs n’avaient pas suf
fisamment tenu compte de la configuration du terrain pour tracer
les alignements, surtout pour les rues transversales à la vallée qui
aboutissent soit à des impasses où alors la pente est si forte
qu’elle empêche les gros charrois par les parties hautes. Les rues
trop longues et trop larges orientées dans le sens de la vallée
ont l’inconvénient de ne pas briser le courant d’air de la vallée.