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maître qu’à Rodin lui-même et que, même, surpris par cette
œuvre d’un inconnu, qui détonnait si étrangement au milieu
des productions habituelles d’école, ses confrères parisiens, peu
attentifs à ce qu’il y avait justement d’interprétation supérieure
de la nature, crurent à une imposture, crièrent au moulage sur
le modèle et suscitèrent un véritable scandale. Ce fut le premier
de la carrière de Rodin, ce ne devait pas être le dernier.
Mais ce scandale même l’avait mis en évidence, des protesta
tions indignés avaient eu lieu de la part d’un groupe d’artistes
hautement autorisés. L’État réparait cette injure en acquérant le
bronze de la statue incriminée et, ce qui est à l’honneur de son
administration, continua à assurer à celui qui était déjà un
grand artiste, sa sympathie et sa protection. Bientôt après, en
effet, l’État lui acquérait le Saint Jean-Baptiste, qui était placé
au Musée du Luxembourg et le sous-secrétaire d’État, Turquet,
comme compensation à ses ennuis récents, lui offrait le choix
d’une commande.
Rodin, tout vibrant et tout ému encore de son séjour à
Florence, sollicita la commande d’une Porte pour le futur Musée
des Arts Décoratifs, inspirée de la Divine comédie de Dante.
Après ce salon de 1877, Rodin était retourné définitivement à
Paris. La Belgique n’était plus un champ assez vaste pour son
activité. Il était entré dans la lutte et son esprit combatif se
préparait aux prochaines rencontres. Il fit d’abord un tour de
France pour visiter les Cathédrales. C’est la première de ces
tournées auxquelles il se plut si souvent à travers les trésors
d’architecture de nos provinces. Car Rodin, comme Cazin,
comme Alphonse Legros, comme la plupart des anciens élèves
de la « Petite École » s’était plu à toucher à tous les modes de
l’art. Il a peint dans sa jeunesse quelques portraits sobres et
expressifs; en Belgique, dans ces bois de la Cambre ou dans la
forêt de Soigne, où il se plaisait à prendre ses délassements
dominicaux, il se reposait des fatigues de la semaine en brossant
de vigoureuses pochades d’une saveur très romantique ; à son
retour à Paris, employé à la manufacture de Sèvres, où il