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préventions à l'égard de son œuvre, et il se préoccupait de sa
réalisation définitive en marbre et en bronze; elle ne tardera
pas à être obtenue, maintenant que la Porte est intégralement
dressée, si les amis de Rodin veulent bien s'en mêler.
En 1884, comme Rodin était en plein dans ce grand travail,
la ville de Calais mit au concours un monument en mémoire
de Eustache de Saint-Pierre. Rodin y prend part, présente, au
lieu d’une seule figure, le héros accompagné de ses cinq compa
gnons d’infortune, obtient enfin le travail, non sans difficulté, et
y consacre dix ann ées cl’études et de labeur ; on trou ve ici, sans
conteste, le souvenir vivant des grandes œuvres chrétiennes et
émues de nos Cathédrales. Le monument fut inauguré en 1895,
non sans critiques amères et sans discussions passionnées.
En 1889, ce sera le tour du Claude Lorrain, qu’il entreprend
pour Nancy et où il est heureux de loger dans le socle les chevaux
du soleil se cabrant sous la conduite d’Apollon; car Rodin qui,
dans sa jeunesse, multipliait les croquis au marché aux
chevaux, avait toujours espéré trouver l’occasion de modeler en
grand des figures équestres. Il n’exécuta que celle du général
Lynch, pour l’Amérique du Sud. Le Claude Lorrain, avec son
jeune dieu ardent, fut aussi discuté que les précédents monu
ments du maître. Le Victor Hugo, qui lui fut commandé la
même année, 1889, pour le Panthéon, n’eut pas de chance, lui
non plus. Il fut refusé par la Commission. Rodin avait
compris sa figure assise; architecturalement il fallait une figure
debout. Heureusement, le directeur des Beaux-Arts, Larroumet,
qui avait de l’esprit, résolut le problème. Il commanda le Victor
Hugo assis pour le Luxembourg — Dujardin-Beaumetz l’a
fait placer au Palais Royal — et il commanda pour le Panthéon
un Victor Hugo debout. Cette figure est achevée et ne demande
plus que son exécution en marbre.
En 1895, Rodin se mettait à l’œuvre pour une nouvelle com
mande, un monument au grand patriote argentin, Sarmiento,
pour Buenos-Ayres. Il renouvelait sur le socle le mythe d’Apollon,
vainqueur du serpent Python, symbole limpide du rôle admirable