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la loi du 22 décembre 1916. Les derniers jours de Rodin s’écou 
lèrent très paisiblement. Son tempérament, jadis très combatif, 
s’était apaisé. Le fonds bienveillant et affectueux de sa nature 
lui faisait prendre un plaisir extrême à la société de ses amis, et 
il accueillait avec gratitude et modestie tous les hommages qui 
montaient de jour en jour plus nombreux vers lui. Il ne chercha 
pas les honneurs, quoiqu’on en ait dit, car, dans la Légion 
d’honneur, il ne parvint pas plus haut que le grade de grand 
officier, comme ses confrères Mercié et Carolus Duran; l’Institut 
l’avait oublié, mais il n’avait rien fait pour s’y préparer l’entrée. 
A la veille de sa mort, une démarche, appuyée par vingt-sept 
membres, fut entreprise, dans un but d’union, par Léon Bonnat, 
accompagné de François Flameng et de Ch. Widor. Rodin, saturé 
de gloire, aurait pu garder une attitude décourageante. Il jugea 
avec bon sens que ce n’était pas le moment de se dérober à une 
démonstration publique d’union entre tous les artistes et il pensa 
avec finesse, car il était resté très malicieux, que ce serait la 
confusion de ses ennemis qui avaient cru, justement, s’appuyer 
contre lui sur l’Institut. 
Sa femme était décédée le 13 février 1917. Sa cousine, 
M lle Henriette Coltat, aidée de temps en temps par sa sœur, 
M me Jacquart, vint la remplacer, filialement, près de lui. Il 
ne quittait plus guère la Villa des Brillants, dominant la 
riche vallée de la Seine, que pour se rendre, tous les diman 
ches, à l’Hôtel Biron et, de loin en loin, faire une petite 
partie avec quelques amis, toujours heureux, souriant, recon 
naissant de toutes les marques d’affection qu’on lui prodi 
guait. Son riche tempérament avait repris le dessus, sa santé 
paraissait rétablie lorsqu’une imprudence lui fit contracter un 
refroidissement, dégénéré en pneumonie. Il expirait, entouré 
de ses cousines, de l’ami qui signe ces pages et de son 
infirmière, le 17 novembre 1917 à quatre heures du matin; 
il était inhumé le 24, près de sa femme, dans l’enceinte de 
la villa, devant la ruine du Château d’Issy, transformée 
monumentalement, et sous la garde du Penseur.
	        
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