devient communicable. Nécessairement il tend à se communi
quer. L’universel de la pensée qui Yinforme est comme un ressort
qui pousse à l’infini. Tous les hommes sont appelés à jouir de ce
que je possède. Nouvelle épreuve des lumières qui président à
l’imitation, nouvel exercice de la puissance qu’elle suppose. Per
suader dérive déposséder. Il en est la suite nécessaire ; il procède
du même attrait. Ceux qui les séparent, qui dépeignent le plaisir
d’écrire comme indépendant de l’approbation, prennent un trait
d’orgueil ou de dépit pour l’essence des choses.
Tel est le goût d’écrire, tel en est le démon. Des deux causes
que je viens de dire, dans un sens général, on peut nommer la
première poésie, la seconde aura nom éloquence. L’une donne
naissance à l’art en soi, la seconde en répand l’effet.
L. DIAIIER.
M. ADRIEN VÉLY
Parce qu’on m’a appris à écrire.
' " ADRIEN VELY.
LÉON RIOTOR
Président honoraire de la Société des Poètes français.
Est-ce l’origine concrète de cette fonction que vous visez, le
pourquoi de l’acte matériel, puisque vous jugez inutile l’exposé
de la tendance ?
Si oui : j’écris comme je lis, parce qu’enfant de typographe et
d’imprimeur, dans un milieu saturé de papier imprimé, je fus
tenté de faire comme tous ces gens qui m’environnaient, d’être
imprimé comme eux, sur du papier humide, puis dans des jour
naux et sur un livre.
J’avais à peine 14 ans quand une poésie signée de mon nom
parut dans un journal. J’ai continué depuis à écrire et à publier,
comme on mange ou boit, avec une sorte de satisfaction nouvelle
à chacune des extériorisations de ma pensée. Et je continuerai sans
doute jusqu’à la mort. C’est un acte tellement naturel qu’il m’au
rait semblé anormal de ne pas m’y être soumis.
LÉON RIOTOR.
Mme IRÈNE HILLEL-ERLANGER
Pourquoi j’écris?... pas facile à écrire.
Disons (s’il vous plaît,) que
j’écris parce que j’adore la parole et aussi parce que
j’aime Paris — et les catalogues des grands magasins
de nouveautés !
IRENE HILLEL-ERLANGER.