Volltext: L'art contemporain (1)

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A 
Paysages 
et 
accidents 
cirage des avenues fines 
le café d’aube d’où sortira le proverbe d’été 
donné au profit de tous les projets de voyage 
enfilés le long des galeries de flûtes 
le nombril de cire fond 
ainsi sur le fourgon de queue toutes les petites marionnettes 
où allons nous se demande le monsieur qui a eu des déceptions 
voilà maintenant le rire qui dégouline 
ce sont des tranches de seins de verre 
c’est un amour-mètre 
c’est la menace perfectionnée d’un battant de cloche parapluie 
et le passeport pour l’étage supérieur de l’armoire s’ouvre 
il y a un glacier libre et les oiseaux 
nous remarquons là le microphone 
grossissant les pas et les paroles qui n’osent plus sonner 
restent pour ainsi dire dans leurs coquilles 
mais on les voit car ce sont des yeux 
voilà où mène une heure d’oubli 
voilà où mène une heure d’oubli 
B 
le bracelet de rubis vous pousse sur la joue 
en bonbons acidulés de flamme 
le feuillage des veines se répand avec la lenteur de la soif 
c’est un vrai désastre 
que les palpitations des murs des immeubles explique et accompagne 
une auto 
la jeune fille reste étendue sur le pavé 
un mouchoir humide 
un accident comme un autre direz-vous 
voilà où mène une heure d’oubli 
personne ne demande votre participation 
aux spéculations excitées autour d’un mouchoir d’oubli écrasé 
la nécessité sociale ne la justifie pas 
voilà cependant où mène une heure d’oubli 
à l’unanimité des abstentions quand il s’agit d’un tamponnement prévu 
entre les os et les nombreux blessés en liberté 
locomotive douleur qui marche vite en tous les sens 
les sismographes auscultent la terre 
opérations de bourse 
la panique les cravates se nouent et se dénouent en chiffres 
mais jamais la mécanique 
n’enregistrera la congestion d’une heure tordue par les nerfs 
cette écriture fine et mouvante du corps 
indique les fleuves sur sa carte géographique 
voilà où mène une heure d’oubli 
comment voulez-vous comprendre ce que personne n’a encore compris 
on se gratte les organes l’un après l’autre 
une belle danse pour la solitude quand la langue est collée au palais 
un timbre poste de musée glacial sur l’horreur des vitres vides et fixes 
chacun de nous a un réservoir d’événements 
qui s’accompliront dans l’ordre des commodités de sortie 
ils sortiront comme les perroquets et leurs phrases 
sans se soucier de la justesse de leurs intéressantes observations 
voilà où mène une heure d’oubli 
dans les tunnels d’avoine noire de fumée 
TRISTAN TZARA
	        
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