Volltext: Jeunes peintres Français et leurs maîtres

MARCEL GROMAIRE 
MARCEL GROMAIRE est né, le 24 juillet 1892, à Noyelles-sur-Sambre, d’une mère flamande 
et d’un père parisien. II vit, à Douai, son enfance et termine ses études à Paris. Puis il fait 
des études de droit, tout en apprenant à peindre dans des académies libres de Montparnasse, 
où des amis lui transmettent l’enseignement de Matisse. Il voyage dans les pays du Nord, 
et il n’est pas douteux qu'il est d’abord influencé par l’expressionnisme flamand. L’admi- 
ration ‘qui domine sa vie de peintre, et qu’il porte à Rembrandt, autant que son amour 
pour les sculpteurs romans l’obligent à tenter, dans un art qui se refuse à tout éparpille- 
ment, de vigoureuses synthèses de la vie de notre temps. 
Dans les estaminets du Nord, il a montré des Buveurs de Bière à peine équarris mais 
d’une grandeur pathétique. Il est le-seul peintre qui ait su évoquer La Guerre dans la résigna- 
tion des soldats pesants comme l’acier des canons énormes dans lequel leurs capotes, comme 
leurs casques, semblent taillés. Lui-même, chasseur à pied pendant la guerre de 1914-1918, 
fut grièvement blessé. Dans une série de synthèses: La Loterie foraine, La Rue, La Batelière, 
il a montré à quelle grandeur peut atteindre le symbole, quand il est traduit par un homme 
tel que lui. Il a peint des paysages au soleil gris, où le jour s’élève de pesantes mottes de 
terre, mais où les champs sont franchements verts, les toits d’un rouge absolu. Il à peint 
des nus sans complaisance, mais d’une noblesse élémentaire. Il y a dans ses tableaux une 
magie de vitrail. Il était désigné pour être un grand tapissier. Et Aubusson, rénové sous 
l’impulsion d’André Lurçat et de Gromaire, tisse aujourd’hui les belles tentures de Gromaire. 
HENRI DE WAROQUIER 
HENRI DE WAROQUIER est né à Paris, le 8 janvier 1881, d’une famille parisienne. C’est 
en se rendant au lycée qu’il put admirer, rue Le Pelletier et rue Laffitte, chez Durand-Ruel 
et chez Vollard, les impressionnistes et Cézanne. H. de Waroquier — c’est une originalité — 
n’est passé ni par l’Ecole des Beaux-Arts ni par aucune académie libre. On le voit tour à 
tour influencé par les Japonais et peignant des paysages de Bretagne, puis, à la suite d’un 
voyage en Italie en 1912, sollicité par l’architecture des primitifs. Vers 1917, il peint dans 
de sévères harmonies brunes des paysages imaginaires, puis revient aux études sur nature, 
que jalonnent ses toiles d’Italie et d’Espagne (1920-1921). Enfin cet homme de grande 
culture, ce chercheur passionné, étonné de l’indifférence de ses contemporains devant le 
visage de l’homme, s’attache, depuis quelques années, à fixer plastiquement les aspects 
de la souffrance. Chargé de décorer, pour le théâtre du palais de Chaillot, un vaste panneau 
voué à la Tragédie, il a peint un visage confus, sanglant, irresponsable qui a tous les traits 
d’une époque dont la stupidité balance l’héroïsme. 
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