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la chair
la chair a l’œil sec
elle porte dans chaque ride un ventre
mot par mot
ligne par ligne
elle morfond son bail
ses morilles fantômes prennent un air espiègle
en voyant au-dessus de son chef fardé
à une hauteur respectable
sa girouette tourbillonner
et pousser le dernier cri
la chair se va bien
elle se connaît toujours
lentement lentement elle se transporte
car le temps est verruqueux
le tissu de chair tient bon
son liquide se frise
libidineux comme un peuplier
elle acquiesce avec une odeur de palmarès à la brillantine
trois fois l’univers frappe contre son bouclier de corne
entrez entrez entrez
alors le contour de sa respiration se tient debout
avec des lèvres de mercure sur sa langue
qui se glisse au-dessous du contour
avec des roues carrées
qui tournent quand les rais s’arrêtent
et qui s’arrêtent quand les rais tournent
année par année sont des années sans années
jour par jour sont des jours sans jours
pas par pas les bottes articulent à travers le tuyau vivant
sanglé sans gêne dans les couches a'e leurs années
comme dans une cage bien collante et ajustée
année par année sont des années sans années
pas par pas sont des pas sans pas