L’ŒUF DUR 
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Imprimerie Alençonnaise, 11, rue des Marcheries. 
plaire. Le perroquet dévide des noms propres de villes sud-américaines. 
Le matelot jongle avec les oranges. Hypermétrope, il voit de loin et c’est, 
ma foi, fort agréable pour la galerie. Malheureusement l’opticien du trans 
atlantique (grand bateau-mouche) n’était qu’un horloger qu’on avait engagé 
pour la circonstance. Le marin se retourne pour allumer sa pipe et son 
cœur, son ballot aux étoffes rayées baille, et l’on y voit : « Le Livre et la 
Bouteille » de M. André Salmon. 
Francis Gérard et Mathias Lübeck. 
Le cygne androgyne, par Joseph Delteil, aux Images de Paris. 
M. Delteil, ayant remarqué dans son livre l’alternance des rimes mascu 
lines et féminines, l’appelle « le Cygne androgyne». Il procède des mauvais 
imitateurs des imitateurs de Mallarmé et dédie son livre à M. de Régnier. 
Toute une époque, comme on dit. L’honorable licencié ès lettres parle 
d’« eau ambiguë » et d’« aurore impubère » ce qui est défendable, mais 
aussi de « languides galères », de « lacté chiendent », de « seins vertigineux » 
et de « vent théologal » ce qui l’est beaucoup moins ; il discourt sur l’Insexué, 
les Vierges, la toison et patati et patata. A lui seul, son poème « Les glaives 
caducs » est un bonheur. M. Delteil harangue les glaives brandis « Dans 
l’or rationnel, égal et socratique, que secrète en brûlant ma pensée authen 
tique » et termine fièrement sans peur du qu’en dira-t-on par ces mots : 
J’oppose à vos actes mon Scel, glaives caducs brandis par des poings éter 
nels ! » On croirait à un joyeux drille du genre Fourest, mais hélas, 
M. Delteil n’a rien d’un loustic. Un petit poème « Rhin », dans le goût 
* Alcools », bien sûr 1 est plaisant. Mais le reste ne vaut pas tripette. 
Mathias Lübeck 
Vitriol et Confetti, par Cami, au Merle Blanc. 
Ce livre ne vaut pas, évidemment, « l’Homme à la tête d’épingle », chef- 
d’œuvre du maître ; mais Cami sera toujours aimé : il est le Jules Verne 
loustic et un peu cochon de nos jeunesses plus curieuses de phénomènes 
psychologiques que de phénomènes physiques. Son amour de la phrase toute 
faite et de la légende feuilletonnesque touche aux larmes, amour sincère 
mais tempéré d’ironie, car il craint les responsabilités. Ses plaisanteries 
faciles, calembours, expressions consacrées en action ont le charme de 
l’imprévu connu d’avance Dans le roman qui clôt ce livre * le Plafond », 
Cami s’avère plaisant imitateur des auteurs de M. Laffitte : Maurice Leblanc 
et Gaston Leroux. J’aurais dû — puisque le héros s’appelle fâcheusement, 
Loufock Holmes, citer aussi M. Conan - Doyle. Malheureusement je n’ai 
encore jamais eu l’occasion de lire cet auteur anglais, que l’on dit passion 
nant. 
Mathias Lübeck 
De plus nous avons reçu : 
Le Chirurgien des Roses, par Marcel Sauvage (Ça Ira); Gravures, 
de Flouquet (Ça Ira) ; Vers une République heureuse, de Maxime Le 
roy ; (P ro ? r ès Civique) ; Poèmes de la Vie mordue, d’Henry Dalby 
(Images de Paris). 
Le Gérant : Jean ALBERT-WEIL.
	        
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