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FAITES VOS JEUX
le précipice. L’oubli et sa racine s’incrustèrent dans la pierre. Celle-ci
grossit dans la chute.
Est-ce le caillou avec lequel l’enfant a chassé les oiseaux? Les oiseaux
picotent l’herbe avec leurs queues déshabillées.
On l’a jeté peut-être sur l’idiot du village. Il l’a ramassé peut-être.
L’œuf d’une bête aux entrailles de fer, des fibres de charbon, un
lacet de nerfs morts, lavé par une mémoire de couleurs indistinctes, les
petits étincellements aperçus aux rares rayons propices.
Quand la pierre se frotte contre la pierre, quand les rivières débordent
et s’unissent aux autres rivières, quand l’homme se confie à un autre
homme par la voie des vertus et de la modération, quand un coup
de revolver quitte le port pour la conclusion d’un arrangement réciproque
et final, le ciel soudain immobilisé par des nuages paralytiques se couvre
le visage avec mépris; — son fard s’efface et coule avec les mal
heureuses filles des boulevards. Le ciel s’écoule sur les boulevards avec
ce grand chapeau que nous nommons pleureuse, comme une fille mal
heureuse dégouline et s’écoule le long des boulevards que nous nommons
pleureuses, comme une fille malheureuse.
Mais vers quelle variété chimique nous pousse tout d’un coup le
tambour du ciel battant, comme des grains de sel jetés dans les robes
renversées des légumes admirablement florissants?
Tristan TZARA.
Par suite d’engagements antérieurs, les Feuilles Libres se voient dans l’obligation de clore par
ces pages le roman de Tristan Tzara qui ne paraîtra dans son intégralité qu’ert volume.
N. D. L. R.