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LES JOURS
I
M oi tandis que je respire très régulièrement
et que je parle un langage humain
Je coule dans mon génie les travaux des hom
mes pour en faire un poème humain
Un poème plus humain que les hommes qui sont
tous en moi avec leurs jours dans les miens
J’ai commencé avant eux et peut-être que je
verrai d’autres commencements et d’autres fins
Moi qui suis assis dans une maison de Paris au
jourd’hui telle date tel mois et telle année
Point où se pique la pointe du compas qui trace
la circonférence graine au cœur du fruit