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M. JACQUES BAINVILLE
J’écris parce que tel est mon métier et pour dire ce que je
pense.
JACQUES RAINVILLE
M. JEAN DE BONNEFON
J’ai écrit, au début de ma vie, parce que la profession des
lettres m’a semblé être la plus libérale et la plus indépendante
du monde.
J’ai continué, sans cesser, le dur et cher métier parce que
l’indépendance est un objet de perpétuel combat. J’ai continué
parce que la bonté des lecteurs donne courage et force.
Puis... dans l’écriture « le travail est un but non un moyen ».
JEAN DE BONNEFON.
M. PIERRE DECOURCELLE
... « Eh bien, en vérité, les sots auront beau dire,
Quand on n’a pas d’argent, c’est amusant d’écrire.
Si c’est un passe-temps pour se désennuyer
Il vaut bien la bouillotte... Et si c’est un métier,
Entre nous, après tout, ce n’en est pas un pire
Que fille entretenue, avocat, ou portier... »
(Alfred de Musset.)
Pour copie conforme :
PIERRE DECOURCELLE.
M. LOUIS DIMIER
J’écris: 1° pour posséder.
Posséder la vérité des choses apparue à mes sens et à ma raison.
En exprimant cette vérité, je la fais mienne, mes vues sont le lien
qui la rassemble. Dans Aristote cela se nomme imitation. Il faut
en concevoir l’essentiel. Imiter c'est recréer l’objet, partant s’en
emparer autant qu’il se puisse concevoir. C’est un plaisir incom
parable, un attrait souverain, auquel deux causes ont part: l'in
telligence de l’objet, son rendu ; l’une est lumière, l’autre puis
sance.; la seconde trouvant dans la première son guide, la pre
mière trouvant dans la seconde son épreuve et son complément.
Corot disait : Oh ! la belle vache ; je vais la peindre. Crac ! la
voilà.
2° pour persuader.
Le vrai des choses entré dans l’intelligence, l’objet fait esprit,