DEUX SOLITAIRES
... Gomment elles ont pu, dit M. Coste-
pierre, traverser la guerre, et continuer à
vivre, c’est un miracle dont je m’émer
veille. Ah ! sûrement, celles qui avaient
« quelqu’un » au front, leur mari ou leur
fils, dans ce grand petit monde du petit
peuple parisien, elles ont porté leur croix,
elles étaient dignes de pitié, d’admiration,
elles ont mérité ce qu’on a fait pour elles !
Et bien souvent, trop souvent, ils ne sont
pas revenus, ceux qu’elles attendaient.
Mais enfin, elles étaient aidées. Non seu
lement des vingt-cinq sous ou des quinze
sous du gouvernement, mais de toute la
sympathie qu’on éprouvait pour les mères
ou les femmes des combattants. 11 y avait
des « œuvres » pour elles, on leur pro