Prisonniers des gouttes d’eau, nous ne sommes
que des animaux perpétuels. Nous courons dans les
villes sans bruits et les affiches enchantées ne nous
touchent plus. A quoi bon ces grands enthousiasmes
fragiles, ces sauts de joie desséchés ? Nous ne savons
plus rien que les astres morts ; nous regardons les
visages ; et nous soupirons de plaisir. Notre bouche
est plus sèche que les plages perdues; nos yeux
tournent sans but, sans espoir. Il n’y a plus que ces
cafés où nous nous réunissons pour boire ces bois
sons fraîches, ces alcools délayés et les tables sont
plus poisseuses que ces trottoirs où sont tombées nos
ombres mortes de la veille