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les saisons leurs astérisques et leurs
pions
tu es bien bleu mon printemps
tu ne t’es pas mal servi
tant pis pour l’été s’il n’y trouve pas son compte
les perruques vertes sonnent
quelle heure est-il
c’est l’été moins le quart
les étoiles ouvrent le lacet de leur corsage
et dénouent leurs roses lascives
les aiguilles des jours montrent juillet
voilà de nouveau l’hiver qui arrive trop tard
il porte en bandoulière un homme pâle comme la neige
qui a succombé à la suite des étés quotidiens de l’hiver
trop d’étés rendent même le carré rond
tous les lundis il fait hiver
l’hiver scie le blanc du noir en deux
et laisse attaquer chaque partie séparément par une bonne lame
pendant que le maître de céans dort sur ses racines parfumées
la panoplie qui surgit du café noir ne le réveille pas
ni la neige qui tombe cette année si tôt
sur les lutins renfrognés
quand les mailles des seins éclatent
et les jours fixes ouvrent leurs robinets
pour laisser jaillir les flots des feuilles humaines
nous sommes redevenus tout petits
et suivons les cortèges d'es fourmis en deuil
avec une torche dans la main
et une souris dans la bouche
sous les parapluies de chiffres
la nourriture crucifiée a vaguement la forme de l’automne