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sur la sensation individuelle. Mais il avait puisé
dans l’exemple des Maîtres une science totale de
la peinture, de ses moyens et de son but. Ce
grand classique aurait dû faire école. Son influence
directe s’exerça sur le renouveau de la peinture
décorative; ses véritables élèves sont Chas-
sériau et Puvis de Chavanne s. Par eux
s’opéra la fusion entre les éléments anglo-vénitiens
et romantiques, qui caractérisent sa manière, et
la tradition gréco-latine qui reparaît avec tant de
grandeur et de majesté dans Picardia Nutrix,
Ste-Geneüiève et Vhémicycle de la Sorbonne.
Cependant, ses découvertes dans le domaine
de la couleur que Paul Signac a bien notées,
n’eurent pas de répercussion immédiate. Ce fut
Corot, l’esthétique de Corot, peintre de fi
gures et paysagiste, qui fit école.
L’esprit révolutionnaire si puissant aux environs
de 1870, le sentiment du progrès de la science
et des sociétés modernes, l’horreur des conven
tions et des contraintes, développèrent chez les
artistes français, l’aversion pour les doctrines et
les leçons du passé. A cet état d’esprit dont
Baudelaire a traduit les nuances dans son article
sur Guys peintre de la vie moderne, il fallait
une expression neuve. Du passé, ils ne voulaient