quelqu’un SUR LA ROUTE ET LE « STAMPEDE » 161
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« Tout à coup, l’un de nous je ne veux
pas vous dire qui, je craindrais trop de le
trop bien connaître — conçut une idée émi
nemment hardie, mais si simple, si génia-
lement simple ! Il s’approcha tout douce
ment de cet homme qui continuait à saluer
les astres de son rêve, à leur parler, à les
chanter, il s’approcha de ce poète sublime,
de cet ivrogne grandiose — et doucement,
bien doucement, d’un mouvement si câlin,
si prudent qu’il était insensible, il le re
tourna !
« Le malheureux illuminé n’en eut au
cunement la notion. Il en était incapable,
puisque les réalités extérieures étaient voi
lées à ses yeux, puisqu’il ne distinguait
plus que ce qu’il avait dans la tête. Donc,
il continua de marcher. 11 marcha encore,
il marcha toujours de même, il marcha en
tournant le dos à son but, à ce village où
il voulait aller, à son repos à son abri ! La
route, sous ses pas, descendait, pourtant,
au lieu de monter, mais comme il n’en