Full text: 5(1923), Mai-Juin. = Nr. 32 (32)

W. MAYR 
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MUSIQUE 
PHYSIOLOGIE DU CHEF D’ORCHESTRE 
Le chef d'orchestre s'agite sur son podium... Dominera-t-il, ou 
sera-t-il dominé ? Duel d’impérialisme dont le public est le témoin. 
Mais l’issue de cette lutte entre un homme maniant une baguette et 
cent hommes armés d'instruments variés, l'issue peut se connaître 
d’avance : elle dépend de la physiologie de l’homme à la baguette. 
De sa physiologie, beaucoup plus que de son physique. Sans doute, 
je préfère qu’il ne soit ni bossu, ni nain. La stature importe peu 
cependant. Napoléon, n'était pas grand; son prestige ne lui venait pas 
de sa taille, mais de son regard, de sa parole, de son attitude. Oui, 
de sa physiologie, plutôt que de son physique. 
Ainsi le chef de musique, le chef d'orchestre qui mène l’armée du 
quatuor, anime les bois, commande k la tempête des cuivres, et 
déchaîne les grondements d'artillerie de la batterie. Il doit être pétri 
de sang et de chair, un tempérament qu'on appelait « sanguin » dans 
l'ancienne terminologie de l'éthique. 
Point besoin d’un gendarme, donc. Je l'ai remarqué récemment 
quand Igor Stravinsky dirigeait ses œuvres : ce diable d’homme, qui 
n’a rien d'un géant, étendait les bras avec tant d’énergie, indiquait 
les entrées d'un coup de menton si autoritaire que /' Oiseau de feu 
partait des archets comme une flèche sur un coup de cymbale. 
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On venait d’acclamer Paul Paray qui, dans les Préludes, avait 
marié le chant du cor à la mélodie du hautbois, puis déchaîné la 
cavalcade des violons au milieu de l'éclat des trombones. Une dame,
	        
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