Volltext: 5(1924), Mars-Juin = Nr. 36 (36)

ANDRÉ LHOTE 
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l'esprit d’un peintre d’avant le romantisme n’eût certes 
jamais éprouvé, les dessins des fous et des enfants. 
C’est en contemplant ces images naïves et souvent 
émouvantes que nous pouvons apprécier la distance 
qui nous sépare des temps lointains où l’artiste ne 
se consacrait à la représentation des choses exté 
rieures que mû par le désir de raconter une belle 
histoire. C est cet état d’esprit que reflètent les œuvres 
des simples, qui ignorent les tristesses et les joies de 
« l’art pour l’art ». Devant les réussites de ces artistes 
ingénus et nos tâtonnements, certains parlent de notre 
déchéance morale, leur curiosité commence aux Primitifs 
et s'arrête à la Renaissance ; d’autres, fiers de leurs 
conquêtes à rebours, qui réduisirent de plus en plus 
l’objet à peindre au bénéfice de La façon de peindre, 
parlent de bienheureuse libération... 
On ne m’a pas chargé aujourd’hui de trancher le 
différend. 
a 
C’est probablement à la faculté d’étonnement que 
sont dues les réussites plastiques de certains enfants. 
Pour l'enfant, tout spectacle est nouveau ; à chaque 
pas, il redécouvre le monde et lui trouve un visage 
simple et frappant. Une fusée c’est toutes les étoiles 
du ciel qui tombent, un coquillage renferme vraiment 
toute la mer. Il est victime de toutes les analogies; 
il tombe dans tous les pièges que nous tendent les 
choses dès qu'elles se font les plus légères allusions. 
IL vit réellement les métaphores naturelles, au lieu 
d’en inventer comme nous par jeu. Il est constamment 
abusé par les apparences, et l’émerveillement ou la
	        
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