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ravissants. La Manucure est en costume d’infirmière,
mais, derrière seulement, décolletée en pointe jusqu’à la taille,
jupe très courte, au-dessus des genoux, presque un tutu. Très
jolie, blonde, elle va de l’un à l’autre, conseille, rectifie, dirige ses
aides avec autorité ; tout le monde veut avoir à faire à elle ;
l’Américain entre, il demande à se faire faire les ongles, durant
ce travail, il lui fait la cour— coquetterie.
Le Cycliste vient se faire masser, la Manucure lui marque
une préférence tendre. Le Curé vient acheter des parfums,
il demande à les essayer d’abord sur les mains de la Manucure,
qu’il respire ensuite avec volupté.
Le Peintre entre et demande une fausse-barbe en crêpé, il
désirerait acheter un manuel sur “ L’Art de se grimer ”. Il a la
folie du déguisement.
L’Agent de la sûreté entre et demande des fards pastel,
qu’il voudrait employer pour “ remonter ” des tableaux pâles...
Le Marchand de cartes que l’on voit toujours à l’une ou
l’autre vitrine, contemplant la manucure, la prend pour une
sœur de charité, il a des visions de dispen-
SciirC, il offre au passant sa marchandise, tout en dévidant
son chapelet, puis il achète une rose blanche et entre à l’Institut
pour l’offrir dévotieusement à la Manucure, dont il baise la robe,
il la voit telle une sœur blanche.