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la tête unê superbe merde que je compte exposer et vendre à la salle
Drouot au profit des animaux de vos jardins zoologiques, s’ils n’ont
pas eu encore la gloire d’être mangés par vous !
Francis PICABIA.
2 Juillet 1921, 10 heures du matin.
Aumône en jachère momie d’Héliogabale
inaugure la jonque bière
pareille aux jonchaies voilées
par la projection des noyés
assoiffés d’imprévu
Le tambour tue l’angelus
L’andante de la voyante
s’en va dans des ballons de fumée
Agenouillée la mélodie
demande grâce aux forains
Si vous vous regardez
comme le violon la sourdine
la miniature de vos cœurs
sera exposée parmi les curiosités
momies du silence et du plain-chant du carrousel
Incoercibles vos tendresses faites d’élucubrations
s’en vont par des chemins de traverse
Le violon évaque des émeutes en broussailles
des rires oubliés au bord des étangs
et la loterie de vos cœurs
crucifiée sur le trèfle porte-bonheur...
Je n’ai pas encore compris
pourquoi dans leurs yeux kaléidoscope des regards caustiques
est mort le dernier reflet humain
Céline ARNAULD.