LA COURSE CIRCUM-ETNA
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LA COURSE CIRCUM-ETNA
Sur les plans les villes s’offrent, différentes. Les unes sont des
cellules serrées autour d’édifices municipaux, puis s’élargissent, tirées
droit vers les jardins, les hôpitaux, et la gare, dans une crevasse qui fait
éclater tout un quartier et termine le paraphe des voies ferrées. D’autres
sont fendues par un fleuve, terminées par des jetées qui prennent et cal
ment la mer entre leurs bras. D’autres enfin composent des grilles où les
stades, les arènes et les cimetières trouvent à peine à allonger leur ovale, à
tracer leurs croix dans l’orbe des anneaux saturniens des boulevard exté
rieurs.
Sur la place, quand la lumière manque à ses promesses et que
survient la nuit qui simplifie tout (1 obscurité rapproche plus que le jour
n’a séparé), il y a moins de différence entre les villes, et le voyageur
arrivé le soir même peut, par expérience, retrouver seul sa route, ou, s’il
n’a pas de route, son divertissement. Aussi est-il rare que dans l’émoi
d’après-dîner, posé au centre de la ville, servi par toutes les ressourcés
de l’éclairage, se sachant ignoré, séduit par l’immédiat, le provisoire,