Volltext: Ça ira (3 = 1920, juin)

77 
aussi fictive* Et, tout le long de son 
travail, il s’est : soumis à une discipline 
rigoureuse, afin de lui conserver l’aspect 
d’un témoignage fourni par un specta 
teur désintéressé et neutre. Et c’est ainsi 
que l’analyse des différents éléments de 
la question est faite avec une logique et 
une objectivité uniquement basées sur 
d’irréfutables réalités; 
Cette étude minutieuse de la situation 
intérieure de la France et du péril révo 
lutionnaire en ce pays a conduit l’auteur 
à détruire ' un foule de préjugés et de 
jugements faux qui, au point de vue 
social comme en toutes choses, ont le 
plus communément cours. La plus 
répandue, parmi ces formules toutes 
faites, est celle qui affirme dogmatique 
ment que la France est “ le pays des 
bas de laine ” et que “-la propriété y 
est très divisée ”, Avec une argumenta 
tion admirable dé netteté, l’auteur 
établit au contraire l’horrible inégalité 
de la répartition de la propriété privée. 
Celle-ci se trouve presque entièrement 
concentrée entre les mains de quel 
ques-uns et l’on peut dire que si la 
France est riche, les trois quarts des 
français sont pauvres et un tiers au 
moins indigents. L’injustice de cet 
inégal partage des richesses acquises 
est encore aggravée par l’inégalité cor 
respondante du partage des revenus. 
Ceux-ci sont également l’apanage d’une 
toute petite minorité. 
Durant la guerre, la continuelle mul 
tiplication de la monnaie fiduciaire et 
les emprunts à jet continu ant créé une 
énorme augmentation du capital exi 
stant, augmentation que l’on peut 
estimer à environ 300 milliards de francs, 
qui ont été la proie des nouveaux 
riches. Ce gigantesque sur capital doit 
être rémunéré par le travail de la masse, 
et rémunéré par priorité sur le travail 
du producteur. Ainsi l’on peut dire 
qu’une énorme créance nouvelle sur la 
production actuelle et future est venue 
s’ajouter à l’ancienne créance, augmen 
tant de façon considérable la charge 
des travailleurs. Or, depuis la guerre, 
la production a baissé d’un tiers au 
moins et se trouve dans l’impossibilité 
de rémunérer le eapital. Et c’est ainsi 
le jeu de la loi si connue de l’offre et de 
la demande qui détermine la hausse 
continuelle du coût de la vie, puisque 
chaque jour la production déficitaire est 
de moins en moins capable de valoriser 
les sommes toujours plus grandes que 
les nouveaux riches jettent sur le marché : 
c’est ce qui fait que chaque jour dimi 
nuent le nombre et la qualité des pro 
duits qu’une même somme d’argent 
permet de se procurer. Cet état de 
choses, par la baisse progressive et 
continue du pouvoir d’achat de la mon 
naie et la diminution de la valeur réelle 
du capital, doit fatalement amener 
l’Etat à la faillite ou à la Révolution. 
Différentes causes accessoires con 
tribuent d’ailleurs à rendre ce danger 
révolutionnaire plus pressant, notam 
ment l’exode des paysans vers les grands 
centres, ce qui a non seulement fait 
diminuer la production, mais en même 
temps déterminé un considérable ac 
croissement de l’armée compacte du 
prolétariat. De plus, durant la guerre, 
ces masses ont perdu leur ancienne 
sobriété et consomment beaucoup plus 
que jadis. Enfin, les bénéfices rapides et 
exagérés réalisés par les commerçants 
sont devenus d’une immoralité tellement
	        
Waiting...

Nutzerhinweis

Sehr geehrte Benutzerin, sehr geehrter Benutzer,

aufgrund der aktuellen Entwicklungen in der Webtechnologie, die im Goobi viewer verwendet wird, unterstützt die Software den von Ihnen verwendeten Browser nicht mehr.

Bitte benutzen Sie einen der folgenden Browser, um diese Seite korrekt darstellen zu können.

Vielen Dank für Ihr Verständnis.