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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX
les deux autres, et pour les mêmes causes.
— Et l’on pouvait croire que cela réussi
rait, poursuivit le Chinois. Il y a des mo
ments où je le crois encore, pour mon
pays. Car enfin nos peuples ne se sont pas
lancés dans cette aventure sans avoir été
prendre les leçons de l’Histoire. C’était
notre faiblesse, sous l’incapacité d’indignes
maîtres, qui nous livrait à l’étranger. Si
nous n’eussions agi, eussions-nous été
moins spoliés, moins vaincus ; eussions-
nous duré davantage sur la face de la
terre ? Nous avons tous pensé à ce qu’a
fait la France, voici un peu plus d’un siècle.
Nous avons voulu imiter la France.
— C’est vrai, accordèrent les deux au
tres : nous avons voulu imiter la France !
Les livres qu’ils avaient lus leur reve
naient à la mémoire. Ils évoquaient le sou
venir de cette nation d’Occident, tranchant
les têtes par milliers, instituant dans la
fureur et dans le sang un régime qui dure
encore, en butte comme eux, au cours de